Au-delà de la performance
HISTOIRE
Le partenariat au service des gens
L'objectif est dans le nom.
Poursuite.
La poursuite, une quête visant à fournir aux athlètes canadiens de haut niveau un encadrement et une expertise technique améliorés et percutants. Une augmentation de l'investissement, à la fois financier et sur le terrain, auprès des personnes responsables de définir le sport dans ce pays.
Un coup de pouce pour consolider un paysage sportif trop souvent fragmenté dans l'ensemble du pays. Pour améliorer l'expérience de tous. Et offrir un environnement qui donne à tous les participants les moyens de s'épanouir. En plaçant les gens au premier plan.
Et ça fonctionne.
« Je dirais que le projet Poursuite a été l'une des approches les plus réussies en matière de partenariat avec d'autres organisations autour d'une priorité commune. Cette priorité est l'amélioration de la qualité des entraîneurs de haut niveau et des responsables techniques dans le domaine du sport au Canada », indique Anne Merklinger, directrice générale d'À nous le podium.
« Nous bénéficions aujourd'hui d'un élan considérable. Nous travaillons dans un contexte où les gens sont beaucoup plus francs et se sentent plus en sécurité lorsqu'ils parlent de ce qui est bon, et je pense que c'est formidable.
« Je dirais aussi que chaque dirigeant sportif au Canada s'engage à fond pour que nous puissions offrir la meilleure expérience sportive possible à chaque personne impliquée ».
Sport Canada, le Comité olympique canadien (COC), le Comité paralympique canadien (CPC), l'Association canadienne des entraîneurs (ACE) et À nous le podium (ANP) sont les partenaires du projet Poursuite, lié à presque tous les sports olympiques et paralympiques d'été et d'hiver (50 sports d'été et 29 sports d'hiver de haute performance).
« Poursuite », explique Laura Watson, responsable de Poursuite chez ANP, « vise à soutenir les gens dans leur démarche d'amélioration continue. Les gens sont le plus grand atout du sport. Poursuite se consacre au perfectionnement personnel et professionnel des entraîneurs et des responsables techniques de haut niveau.
« Le programme Poursuite permet de créer un milieu où les gens peuvent se concentrer sur l'atteinte du meilleur d'eux-mêmes. Le soutien et la collaboration des différents partenaires ont rendu ce programme possible et constituent un facteur clé pour aider les athlètes à atteindre leurs objectifs sportifs et leurs ambitions dans un milieu où leur santé et leur sécurité physiques et psychologiques sont protégées ».
« Le COC et le CPC, ajoute Mme Merklinger, assurent le soutien financier indispensable.
« Ce sont eux qui le financent. Nous le mettons en œuvre. Et si le programme n'était pas couronné de succès, ils ne maintiendraient pas l'investissement financier. C'est aussi simple que ça. »
Plus de 800 000 dollars par année sont investis dans l'amélioration continue de l'encadrement et de l'expertise technique des organismes nationaux de sport (ONS).
Comme on l’a dit, les gens sont la priorité.
« Le sport sécuritaire est un élément essentiel », souligne Marg McGregor, responsable de Poursuite au sein du COC. « C'est évidemment une priorité pour le secteur du sport au Canada et pour le Comité olympique canadien. Nous sommes heureux de soutenir le programme Poursuite, qui favorise une culture de sécurité et d'excellence.
« L'objectif n'est pas seulement de monter sur le podium et d'obtenir des médailles à tout prix. Nous voulons que les gens aient une vue d'ensemble de la situation et qu'ils prennent connaissance du travail formidable qui est accompli. »
Les origines de Poursuite remontent à 2014, après qu'une étude du COC sur les principales priorités des organismes nationaux de sport a révélé que l'investissement dans le développement du leadership du personnel technique clé était malheureusement insuffisant.
« Ils ont reconnu que ce travail était important, mais qu'ils n'avaient pas nécessairement la capacité ou les ressources nécessaires pour investir dans le perfectionnement professionnel de calibre mondial de leurs dirigeants, c'est-à-dire les directeurs généraux, les entraîneurs et les directeurs techniques », explique Mme McGregor.
« Le COC a donc décidé de soutenir les organismes nationaux de sport dans le développement des membres clés de leur personnel afin de les maintenir en bonne santé et de s'assurer qu'ils se développent, qu'ils sont de calibre mondial, mais aussi afin de les garder en poste. Une fois que nous avons formé des entraîneurs, nous ne voulons pas les perdre, que ce soit à la retraite ou vers d'autres pays. Lorsqu'on sent que quelqu'un se préoccupe de notre croissance et de notre développement, on améliore nos compétences, mais aussi notre engagement envers le pays et l'équipe du Canada. »
Le projet initial se concentrait uniquement sur la valorisation et l'amélioration du travail d'entraîneur, toujours essentiel et trop souvent sous-évalué.
Environ un an plus tard, à la suite d'un examen de l'encadrement de haut niveau au Canada réalisé par diverses spécialistes sous contrat, dont Max Gartner, ancien entraîneur de l'équipe nationale de ski qui a également été président et directeur général d'Alpine Canada Alpin, un plan de mise en œuvre a été élaboré.
Les conclusions et les recommandations ont été présentées au COC à la fin de l'année 2015 et, à l'automne de l'année suivante, OTP avait reçu un financement important pour aller de l'avant avec ce qui s'appelait alors le programme d'amélioration de l'encadrement.
Le ralentissement des activités rendu nécessaire par la pandémie de COVID-19 a permis de consacrer plus de temps à l'analyse, et il est devenu évident que la portée du programme n'avait pas été suffisamment large. C'est alors que les partenaires du programme ont changé de cap pour inclure les directeurs techniques en plus des entraîneurs. Le COC a également mis en place un programme de développement du leadership de la haute direction.
Ce projet élargi a été rebaptisé sous le nom « Poursuite ».
Pour Lorraine Lafrenière, présidente-directrice générale de l'Association canadienne des entraîneurs, « c'est une véritable révolution. Je ne peux pas trouver de meilleure façon de le décrire. »
« C'est un projet exceptionnel.
« Je sais que les entraîneurs voient maintenant une différence dans leur travail et dans la façon dont ils sont appréciés.
« Et, comme nous le savons, c'est un travail difficile.
« Ils ont une valeur inestimable. C'est pour eux que nous nous sommes réunis. Les organismes nationaux de sport disposent de ressources et de compétences limitées en matière de formation des entraîneurs. Il existe d'excellents directeurs de la haute performance et directeurs techniques, mais en réalité, ils n'ont pas les ressources nécessaires.
« Qui s'occupe de la personne qui s'occupe de l'autre ? Voilà de quoi il s'agit vraiment. C'est une question de croissance et de développement pour la personne qui se concentre tellement sur la croissance et le développement des performances de quelqu'un d'autre.
« Grâce à ce programme, des générations d'entraîneurs pourront bénéficier de cette expertise et de ces connaissances remarquables. Et le message est cohérent - nous avons besoin que les gens travaillent mieux ensemble - et nous pouvons nous concentrer sur notre organisation, sachant que vous serez là pour nous aider. »
Karen O'Neill, directrice générale du Comité paralympique canadien, partage cette conviction.
« Du point de vue para sport, lorsque des entraîneurs sont bénévoles ou ne sont pas rémunérés comme ils le devraient - jusqu'à récemment, au cours des quatre à six dernières années, un grand nombre d'entre eux étaient à temps partiel, bénévoles ou très peu rémunérés - le respect et la psychologie de la valeur, du sport et du leadership d'un individu s'en trouvent renforcés », dit-elle.
« Je pense que Poursuite est un excellent modèle. On choisit un domaine, on crée une intention et une vision, et tout le monde y met du sien.
« C'est une plateforme pour apprendre à fonctionner différemment dans le sport. De manière restreinte. Concentrée.
« Nous parlons toujours de changement systémique et de ce qui doit être fait dans le sport. Or, c'était plus facile de se lancer, de créer le projet et d'examiner la contribution de l'investissement, puis de voir des résultats, et ce, assez rapidement. »
Parmi les projets novateurs de Poursuite figure le programme LEAD, qui permet à des pairs dans les domaines du coaching et du développement technique de se réunir en groupes à l'abri de tout regard et de parler librement des défis communs auxquels ils sont confrontés, ainsi qu'un programme de mentorat dirigé par Max Gartner.
« Le soutien entre pairs est très important ; l'apprentissage entre pairs a un effet très positif. Il contribue à atténuer le sentiment d'isolement », explique Mme McGregor. « Ces personnes sont soumises à une pression intense pour obtenir des résultats et garantir une solide culture axée sur l'excellence au sein de leur équipe, tout en étant confrontées à de nombreux enjeux en dehors du terrain.
« Le fait d'avoir une cohorte, quelqu'un qui partage les mêmes idées dans son réseau, a un effet très bénéfique. Il est parfois très difficile d'exprimer ses préoccupations, ses faiblesses et ses lacunes au sein de son propre organisme de sport.
« Mais lorsqu'on se trouve dans un milieu sûr avec d'autres experts dans le domaine, ce sont des conditions propices à un réel apprentissage et à une vraie croissance. »
Puisque la croissance est l'objectif, rien ne se fait du jour au lendemain, en particulier lorsqu'il s'agit d'établir un programme aussi complexe et ambitieux que celui-ci. Mais le progrès est là, visible par tous.
« Le Comité olympique canadien, affirme Mme McGregor, soutient ce programme à long terme. »
« Nous savons que si nous voulons être parmi les meilleurs au monde, nous devons investir dans des entraîneurs et des directeurs techniques de niveau international.
« Chaque année, de plus en plus de personnes bénéficient de ce programme. Le bouche à oreille est très efficace.
« Nous aimons ce programme parce que plusieurs autres partenaires financiers s'y associent pour offrir un programme de grande qualité. Je m'attends à ce que les offres de programme évoluent au fil du temps.
Si les mentors sont mieux préparés et mieux outillés, les athlètes sont meilleurs, l'expérience est plus riche et, par conséquent, les résultats sont améliorés.
La quête se poursuit.
L'objectif, après tout, est dans le nom.
« Ce programme, explique Anne Merklinger, vise à créer un milieu dans lequel un athlète peut poursuivre des objectifs sportifs individuels tout en protégeant sa santé et sa sécurité psychologiques et physiques.
« Pour ce faire, il faut bien sûr travailler avec un excellent entraîneur et un excellent directeur technique.
Si un athlète ne peut pas essayer d'atteindre ses objectifs dans un milieu approprié, il ne s'agit pas d'une expérience « sans regret ». C'est une expérience de type « Oh, si j'avais pu atteindre mes objectifs dans un milieu adéquat » : Oh, si seulement j'avais eu accès à un meilleur entraîneur ou à un meilleur ci ou ça... ».
Je - aucun d'entre nous - ne veut entendre « Si seulement j'avais eu accès à... ».
« Nous voulons seulement entendre 'aucun regret'.
« Pour moi, voilà ce qui compte. »